Alors que je reviens de Nouvelle-Zélande, je décide de prolonger encore un peu les vacances. Je m'arrête alors en Turquie pour rentrer ensuite en France qu'en prenant le train ou le bus à travers l'Europe. Ça, c'est le projet.
Istanbul (du 7 au 11 février)
D'abord Byzance sous l'empire byzantin puis Constantinople grâce à l'empereur romain Constantin, l'actuelle Istanbul est récupérée par l'empire ottoman en 1453. Elle sera restée une ville majeure tout au long de l'Histoire. elle perd son statut de capitale de la Turquie en 1923 au profit d'Ankara.
Après avoir atterri, je commence le premier jour par un petit dèj rapide et m'en vais visiter le quartier historique de Sultanhamet.
On commence par LA mosquée la plus emblématique d'Istanbul : Aya Sofia (Sainte Sophie).
Construite en tant qu'église chrétienne au IVe siècle puis agrandie au VIe siècle, Sainte Sophie devient alors une mosquée au XVe siecle sous le sultan Mehmet II.
J'enchaîne avec un tour du musee archéologique. L'occasion d'en apprendre un peu plus sur cette région depuis les premières civilisations 1800 ans avant JC jusqu'à l'empire ottoman.
En parlant d'empire ottoman, on continue avec le palais Topkapi qui a vu se succéder beaucoup de sultans.
L'aprèm sera consacré à une balade dans le Grand Bazaar. C'est d'ailleurs l'heure de la prière. Les activités cessent en partie dans les petites allées et tout le monde prie. Pour déjeuner, j'essaie un fameux sandwich au poisson sur les rives du Bosphore (Eminönü).
Au début de cette deuxième journée, je teste le talent des réputés barbiers turcs. Et c'est plutôt sympa!
En milieu d'aprem, je décide de prendre un vapur pour me rendre sur le côté asiatique d'Istanbul (Kadıköy). Moins de choses à visiter, mais c'est de ce côté du Bosphore que vivent la plus part des stambouliotes. La vie y est moins chère notamment. L'occasion de me plonger un peu plus dans la vie turque. Et quoi de mieux pour cela que de conclure la journée par aller voir un match de foot. Fenerbahçe vs Analyaspor.
Le matin du troisième jour, je visite la mosquée bleue (Sultanhamet camii) et la basilica cisterna (basilique devenue réserve d'eau de la ville).
L'après midi, je me balade dans le quartier de Beyoğlu et profite d'un couché de soleil sur la Corne d'Or depuis le pont de Galata. Pour finir la journée, je goûte un Testi kebab. Ce plat consiste à cuire des légumes et de la viande dans un pot en terre cuite complètement hermétique. Ce pot est ensuite cassé devant vos yeux (gentillement et proprement).
Ma dernière journée à Istanbul me verra notamment monter au sommet de la tour de Galata pour une vue à 360° sur les toits de la ville, la Corne d'Or et le Bosphore.
Çanakkale (12 et 13 février)


Pour le premier jour ici, il faudra traverser le détroit des Dardanelles. On se retrouve alors sur la péninsule de Gallipoli qui est tristement célèbre pour avoir été le théâtre sanglant d'une bataille entre turcs d'un côté et anglais, australiens, néo-zélandais et indiens de l'autre pendant la Première Guerre Mondiale.

Deuxième jour. Autre lieu, autre bataille, autre époque. Aujourd'hui on part visiter le site archéologique de la ville de Troie. Super intéressant, ce site est littéralement constitué d'un empilement de plusieurs couches de l'histoire (de l'âge de bronze à l'empire byzantin). La bataille de Troie est notamment réputée pour son fameux cheval. En effet, les grecs qui faisaient siège aux portes de la ville décident de se barrer (c'est une feinte!) et de laisser un énorme cheval en bois devant la ville. Mais grâce à Athéna, les petits filous se planquent dans le cheval qui est amené à l'intérieur de la ville de Troie. Et Bam! La nuit tombe, les mecs sortent du cheval (c'est dégeu) et brûlent la ville (pas cool).

Pergame (14 février)

Aujourd'hui, petite balade dans la ville de Pergame. Il y a plusieurs choses à visiter et il est commun de payer un taxi pour faire un petit tour de la ville. On commence alors par le site de l'asclépiéion. Sanctuaire dédié a Asclépios, dieu des médecins chez les Grecs, un asclépiéion est un peu comme un hôpital. Cependant, ici on te diagnostique sur comment tu as dormi et si tes rêves. Why not.
L'étape suivante est la Basilique rouge. C'est un édifice énorme (plus de 20m de haut) qui a d'abord été un temple pour des divinités égyptiennes puis une basilique chrétienne. Selon Saint Jean, c'est une des 7 églises de l'Apocalypse (badass).
On finit ce tour historique par le clou du spectacle : l'Acropole de Pergame. Les pièces maîtresses de ce site archéologique sont le sanctuaire de Trojan et l'amphithéâtre. On y discerne entre autres aussi les restes de quelques temples, de l'arsenal, de l'aqueduc.

Allez ! Petit sandwich sur le pouce et je saute dans un dolmuş direction Izmir puis Selçuk (Éphèse).
Éphèse (15 et 16 février)
Après une journée de repos forcée à cause de la pluie, je peux enfin me rendre sur le site archéologique d'Éphèse.
C'est l'un des sites archéologiques le mieux conservé d'Europe. 
Et c'est vraiment magnifique. On trouve un superbe théâtre, une route 100% marbre qui mène au port. Mais on comprend vraiment lorsqu'on visite les maisons en terrasse. Petit joyau du site, on se balade au milieu de ce qu'on pourrait appeler le quartier résidentiel d'Éphèse. On distingue encore des mosaïques et des fresques entières sur les murs des maisons.
 Par ailleurs, les historiens estiment qu'il reste encore 80% du site à découvrir. Ça promet et on reviendra alors.
Pamukkale (17 février)
Après un petit déj rapide, je m'en vais visiter le site de Hiérapolis alors que le soleil sort à peine de dessous l'horizon. Ce site est exceptionel à bien des égards. En effet, il existe des sources d'eau chaudes dans la montagne de Pamukkale. Lorsque celle-ci s'écoule le long de la montagne, des sels minéraux se déposent sur le flanc de la montagne comme du dioxyde de calcium, ou de la craie. Une espèce de drap blanc recouvre alors le flanc de la falaise (Pammukkale qui signifie "chateau de coton"). Au sommet de cette colline se situe donc le site archéologique de Hiérapolis. Le site en lui-même n'est pas majeur, mais certains éléments sont encore bien conservés, et le site est immense. 
A la mi-journée, départ pour Fethiye. Le trajet est un peu long mais assez joli puisque je passe proche de sommets enneigés. Ça faisait longtemps.
Lycian Way (du 18 au 27 février)
La voie Lycienne (ou Lycian Way pour les plus bilingue d'entre vous) est le plus long itinéraire de randonnée de Turquie. Ce trek fait à peu près 500km, se parcourt en environ 1 mois et relie la ville de Fethiye à Antalya. Dans mon cas je vais juste parcourir une partie du chemin (150km en environ 9j)
Le premier jour, j'essaie de préparer ma rando. Je cherche des infos tant bien que mal concernant les possibilités de trouver de la nourriture et des logements sur la route mais la barrière de la langue et le fait qu'on soit en hiver rendent les choses plus difficile. Va falloir improviser. 
Le 19 février, je pars sur la Lycian way. Direction Ovacik. La première journée ne fait pas vraiment partie de la rando mais rejoint justement le départ officiel. mon sac pèse une tonne. J'aurais peut être dû éviter le pot de sauce tomate et le pot de confiture... 
Sur le chemin, je passe au milieu de Kayaköy, une ville grecque qui a complètement été abandonnée dans les années 20. Et ça fait très bizarre.
J'arrive à ma première étape à Ovacik donc et sa plage, Olüdeniz. Ma première soirée se résume à "coucher de soleil sur une page déserte en sirotant un çay". Il y a pire... Le lendemain, je dois normalement rejoindre un petit village du nom de Faralya, mais je pousse finalement jusqu'à Kabak. Je trouve encore un petit camping d'ouvert où deux gars me proposent le dîner et le petit dej. Le truc, c'est que je n'ai possiblement que 5j de bouffe. (Peut être 6 en optimisant) or, je dois tenir 10-12jj et je ne sais pas où ni quand je vais pouvoir trouver de la nourriture. Vous avez compris mon problème. Donc je profite de restos dès que j'en trouve. On repassera pour alléger le sac.
J'ai un peu d'avance sur la troisième étape théorique. J'arrive assez tôt dans l'après-midi à Alinca, et décide donc de continuer de marcher encore quelques heures jusqu'à trouver un spot où dormir. Yeah, on plante la tente ce soir, les enfants! Dès le début de la journée, trois chiens m'ont suivi. Deux s'en sont allés en cours de journée, mais le dernier est resté avec moi jusqu'à ce que je plante ma tente. Il s'est alors allongé juste devant, comme un chien de garde et a passé la nuit avec moi. Trop chou.
22/02 - réveil tranquille, le chien est toujours là. En début d'aprem, je passe dans le village de Belcegiz, où je me fait interpeller par Fatma, qui tient une auberge. Mais comme il n'y a personne, elle m'offre juste à déjeuner. C'est trop sympa! Plus tard je retrouve (je l'avais croisé un peu plus tôt) Daniel, un néerlandais qui fait toute la voie Lycienne. On finit la journée et on campe ensemble. C'est sympa d'avoir quelqu'un à qui parler un peu.
Le 23 février était assez chiant puisqu'il fallait que je traverse une grande plaine. Cela signifie aussi marcher sur une route au milieu de kilomètres de serres de plant de tomate avec des chiens pas toujours très avenants. Bref pas ouf. Je décide donc de prendre un minibus pour les 8 derniers kilomètres. Je peux dormir ainsi à Patara. Petit Șiș kebab cuit au feu de bois pour dîner, très quali!
On commence la journée par la visite des ruines lyciennes de Patara. On ne sait pas grand chose de cet empire (plutôt une ligue de ville). Par contre (attention spoiler) c'est à Patara que serait né saint Nicolas. Celui-là même qui est devenu Père Noël. Bon le con a délaissé la mer turquoise et des températures plus que correctes pour aller se peler le cul en Laponie et fabriquer des jouets avec des gens de petite tailles. Chacun ses choix de vie... Ensuite petite journée de marche pour rejoindre Kalkan, petite ville portuaire aux airs de Provence française. Il fait 26°C en cette fin d'après-midi. Puis coucher de soleil sublime.
Le lendemain sera une grosse journée de marche. Environ 21km et plus de 1000m de dénivelé. Le chemin est difficile et je me perds souvent comme cette fois-là où j'ai facilement cramé 1h à tourner en rond... 
Baoué, mais c'est aussi ça la rando. 
J'arrive enfin à mon spot de camping qui est magnifique. Je monte la tente, j'allume un petit feu de camp et je me fait à manger. La nuit tombe et je vais me coucher sous un ciel magnifique plein d'étoiles. On est pas mal là.
26/02 - Avant dernier jour sur la rando. Ça sent la fin. Heureusement aussi parce que je commence à avoir une ampoule au pied et c'est pas super agréable.
Le jour d'après, c'est le last push jusqu'à Kas, ma destination finale. Je me lève tôt pour avoir du temps pour revenir à Fethiye dans la foulée. Lorsque j'arrive au-dessus de Kaş, il me faut descendre le long de grandes falaises jusqu'à la mer. Mais la vue sur la ville est sublime. C'est une très jolie note de fin de cette voie lycienne!
Cappadoce (du 28 février au 03 mars)
Après une journée de repos à Fethiye, je prends le bus de nuit pour Göreme en Cappadoce. Dernière grosse étape de mon voyage en Turquie. Bon le bus de nuit, bah c'est un bus de nuit. Avec ses arrêts fréquents, son gosse qui parle fort, son vieux qui ronfle. La joie quoi.
Le lendemain j'arrive à Göreme. J'ai ma chambre rapidement du coup je peux faire une petite sieste pour finir ma nuit. J'ai pris 15°C de moins et ça se sent. Il pleut beaucoup, donc petite journée juste pour visiter un peu la ville. Je passe devant un magasin et je me fait interpeller par Bahri. Bahri, il est turc mais a vécu 15 ans en France, donc on discute un peu. Il me dit que je peux repasser quand je veux prendre le thé. 
Aujourd'hui, je pars faire une petite balade dans la Pigeon Valley et dans la Love Valley. Sur le chemin du retour, je passe devant un magasin de matos de rando. J'ai perdu ma gourde alors je décide d'y faire un tour. Dedans, je rencontre Atilla. Il parle très bien français, et il m'explique qu'il vient d'ouvrir son magasin hier, donc il me propose des petits gâteaux et du thé pour fêter l'inauguration. Puis je reste en fait une heure à parler foot avec lui. Ce gars-là est aller visiter les plus grands stades du monde comme Bernabéu et Maracana ! J'avoue je suis un peu jaloux. Tout ça pour dire que la Turquie, c'est aussi de superbes rencontres.
L'aprem, je vais visiter le musée à ciel ouvert de Göreme. C'est un ensemble d'églises et de monastères troglodytique. Notamment l'église sombre (Karanlik kilise) qui par son absence total de fenêtre a très bien conservée toutes ses fresques murales. Pour la fin de soirée, je vais prendre le thé chez mon ami Bahri. On discute pas mal et je l'aide même à vendre un tapis à un couple de japonais. Trop sympa! 
Le lendemain matin, c'est activité montgolfière. C'est très touristique, on est 20 par nacelles. M'enfin! Une fois qu'on décolle, on oublie tout ça tellement que la vue est magnifique. Même la sensation de voler sans aucun bruit ni tremblement est magique, genre wingardium leviosa
Cette matinée restera longtemps comme l'un des plus beaux levers de soleil de ma vie. Ensuite, je me mets en route vers la ville souterraine de Kaymakli, que ma suggéré de visiter Bahri la veille. C'est une immense ville souterraine où différentes civilisations se sont cachées pour fuir leurs ennemis. Des hittites aux byzantins, ils ont tous creusé un peu plus jusqu'à former une ville sur 8 niveaux, descendant à plus de 50m de profondeur. Tout y est bien organisé. On y trouve de longs puits pour descendre du matos et avoir de l'oxygène et choper de l'eau souterraine. Ou encore des espaces de stockage pour les amphores et des bassins où écraser le raisin pour faire du vin. Même la cuisine est dirigé par un système de shift militaire pour pas que ce ne soit trop le bordel. Bref c'est un vrai labyrinthe. Le guide local m'explique que lorsqu'il était gamin, il venait jouer à cache-cache, et qu'il apprendra à son fils à faire pareil. Et que certains viennent jouer à un tout autre jeu avec des filles. 
Coquinou va. 
On finit la journée sur une balade dans les Red, Rose et Sword Valley. Une atmosphère bien particulière pendant se coucher de soleil. 
Voilà! La Cappadoce, c'est fini pour moi. C'est vraiment une région extraordinaire au sens stricte du terme.
La suite de mon trip m'emmènera à Ankara puis de retour à Istanbul. Ensuite, je rentrerai en France en passant par différents pays des balkans.
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